Le centre d'IAN pour la réhabilitation des victimes de tortures a organisé une conférence de presse et une performance publique pour commémorer la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture organisée par l'ONU chaque 26 juin.
Durant la conférence de presse, le directeur du centre de réhabilitation, Mr Branko Vujadinovic, a indiqué que depuis l'an 2000, plus de 7500 victimes directes ou indirectes de la guerre sont passé par le centre mis en place par IAN. Parmi celles-ci, 2500 ont été torturé. L'année dernière, 675 personnes ont profité d'une assistance psychologique et médicale dispensée par le centre de réhabilitation. «Les victimes de tortures sont extrêmement sensible à des problèmes psychologiques variés qu'ils développent rapidement et dont le plus fréquent est le syndrome de stress post-traumatique» a expliqué Mr Vujadinovic tout en ajoutant que les victimes souffraient souvent de désordres liés à l'anxiété, à la dépression et étaient aussi sujettes à l'alcoolisme et aux addictions en général.
Un des conférenciers, Mr Pierre Dybman, Chef des opérations I de la délégation de la Commission européenne pour la Serbie a rendu l'assistance attentive au fait que l'attitude générale de par le monde au sujet de la torture a changé à cause du terrorisme. Des recherches organisées par le secteur public ont montré que la population est plus tolérante envers la torture et la trouve même justifiée en certaines occasions.
Par la suite, Mr Damir Joka, Chef du Département des traitements et sanctions alternatives, des administrations des prisons, département appartenant au ministère de la justice, a expliqué lors de la conférence qu'il existait des plaintes de prisonniers concernant l'emploi excessif de la force.
Cela arrive notamment lorsqu'un manque de respect aux règles internes est constaté ou lorsque des groupes qui se querellent sont séparés.Mr Joka a ajouté que le climat dans les prisons était en train de changer depuis 4-5 ans et que les cas où la force est utilisée diminuent.
Au cours de la conférence, Mme Marijana Djoric, avocate travaillant au sein d'IAN, a rendu le public attentif à tous les documents internationaux importants qui régulent la question de la torture. L'accent était mis spécialement sur le Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture de l'ONU, un instrument dont le but est de prévenir la torture et autres mauvais traitements. Pour finir, Mr Vujadinovic a invité le parlement serbe à former une commission indépendante afin de surveiller la situation dans les prisons. Selon lui, il s'agit d'un devoir de l'Etat serbe, puisque celui-ci a signé le Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture de l'ONU.
En fin d'après-midi, des activistes d'IAN ont organisé une performance sur la principale rue piétonne de Belgrade (Knez Mihajlova) durant laquelle quatre d'entre eux, originaires de quatre pays différents, ont été enfermé dans un cage pendant une demi-heure. Il s'agissait de rappeler aux citoyens que la torture ne se soucie pas de nationalité, qu'il faut se battre contre elle et apporter le soutien nécessaire à ses victimes.